mercredi 25 septembre 2013

Bon, maintenant ça suffit les intoxs

J'ai toujours voulu partir à l'étranger. Depuis que je suis gamine, je me voyais parler 3 langues. Bon, j'en suis à deux, mais c'est déjà pas mal. 

Du coup, comme toute immigrante qui se respecte, je lis des témoignages des gens qui l'ont fait avant moi. Surtout via le site immigrer.com, qui se concentre pas mal sur le Québec (je rappelle pour ma part que je suis à Toronto, en Ontario). Et des bilans, il y en a des beaux et des catastrophiques.



Ce qu'il faut savoir avant d'immigrer dans une pays, surtout concernant le Canada, c'est que la réalité n'est JAMAIS comme on l'imagine. Si vous envisagez de partir dans ce beau pays, des étoiles plein les yeux, je vous conseille sérieusement de BIEN vous renseigner avant de faire quoi que ce soit. Et je vais vous aider, parce que je suis gentille (et parce que j'en ai aussi marre de voir des gens naïfs bisousbisous)

Mettons en scène Gérard, qui envisage de quitter la France parce que ça pue, c'est nul et blablabla

- "L'immigration, c'est facile là-bas, c'est Français." dit Gérard
Ben oui voyons. On te déroule même le tapis rouge en arrivant. 
Effectivement, le Canada comporte UNE province Francophone (et non française) qu'est le Québec. Sinon dans les 12 autres, c'est rare quand ils parlent un semblant de Français. Et Gérard, ne te comporte pas comme un jambon, chaque pays a ses propres règles d'immigration, et oui, il y a quelques années, on favorisait l'immigration des travailleurs QUALIFIÉS (quitte à prendre des immigrants, autant qu'ils servent à quelque chose pour l'économie du pays). Maintenant, avec la MASSE de Français souhaitant partir, tu crois sérieusement qu'ils te veulent ? Pourquoi ils laisseraient passer un Français alors qu'un Canadien est déjà sur place, peut légalement travailler aussi longtemps qu'il veut pour faire la même chose ?
Ce qui du coup vient à démontrer que non, l'immigration n'est pas facile. Elle coûte chère (entre 1500 et 3000 dollars pour les résidences permanentes) et elle est très contrôlée.


- Gérard ajoute "j'irai sur place en touriste et je chercherais du taf comme ça"
Ben tiens. Si c'était aussi simple, tu ne crois pas que TOUT le monde ferait ça ? Minute culture, vient que je t'éclaire ta lanterne Gégé : transformer un visa de touriste en un permis de travail est INTERDIT. Point final. Pas de mais, j'ai dit. Du coup, soit tu pars avec un visa libre, soit ton taf, tu l'as déjà depuis la France. Et t'inquiète pas que si tu tentes et qu'ils le captent à la douane, tu repars dans le prochain avion.
Tu croyais m'avoir eue hein ?!
- Gérard n'abandonne rien en disant "ça posera pas de problème, ya du taf là-bas"
Mon petit margoulin, je vais te passer quelques numéros d'amis qui ont entre 1 et 15 ans d'expérience dans un domaine qui a, normalement, des débouchés (j'entends ingénierie, informatique, gestion and co) et qui se retrouve au bout de 6 mois, toujours sans travail. Pour faire référence à ma première explication, pourquoi un employeur embaucherait un Français alors qu'un Canadien peut faire la même chose, sans paperasse ? Et puis tu crois quoi ? Que tu sors de chez toi et on te propose des jobs de PDG comme ça ? Bien sûr que non. Oui, du travail tu en auras, mais comme serveur. CQFD.


- Gérard blêmit un peu quand même, et tente un "du coup, trouver un travail à salaire correct dés le début, c'est...."
Dur. Voir impossible si tu n'as aucune expérience Canadienne. Exemple : je suis photographe depuis 5 ans. J'ai bossé à Paris, à Londres pour des gens connus là-bas et qualifiés. Je suis arrivée ici, me disant que ça allait forcément m'aider. Des studios ont lu mon CV et m'ont dit clairement "sinon, vous avez travaillé pour qui au Canada ? Parce que lui, je m'en fous, je le connais pas." Conclusion: tu feras comme tout le monde : du bénévolat (très en vogue ici) et tu commenceras en bas de l'échelle. Expérience ou non.

Je sais, je sais. Calin.
Mais je ne veux pas l'achever Gérard, il est pas méchant, il est juste un peu con-con. On va lui redonner de la couleur quand même. Tu peux être chanceux aussi et t'entourer de gens très bien, ça arrive. Il ne faut pas généraliser.

Cependant, j'aimerai qu'on arrête de croire les reportages télé français avec "Machine est partie au Canada monter son entreprise de clés à molette comme ça, finger in the nose." Oui, peut-être que Machine a réussi. Mais Machine, elle a du en baver aussi un peu, et ça on ne te le dit pas.

Partir c'est génial. C'est un risque, un changement radical. Mais il faut savoir où tu mets les pieds. Tu ne tomberas pas forcément sur des gens adorables. On enjolive le Québec, mais ils ont aussi des problèmes là-bas. Du racisme envers les Français, des arnaques, notamment immobilières, du foutage de gueule. Comme partout. J'ai lu tellement de témoignages de personnes parties avec des enfants, comme ça, du jour au lendemain pour se retrouver endettés, ruinés, dépités. (Et d'ailleurs, beaucoup de commentaires Québecois disant que "si t'es pas content retourne dans ton pays, on a pas besoin des immigrants." mais faut pas le dire)

Allez Gégé, une tape dans le dos et ça repart. 



(PS : Messieurs se prénommant Gérard, je vous aime et je ne vous prends pas pour des cons. Bisous bisous)
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